4 janvier 2015

Carte de congés payés des travailleurs du bâtiment

Les entreprises du bâtiment étaient soumises à une réglementation particulière en matière de congés payés.

En effet, afin d'assurer des congés payés à des salariés qui avaient souvent des contrats de courte durée, il a été mis en place un système de cotisations où la poste jouait un rôle important de prestataire de services :

- la poste distribuait des collecteurs dénommés "Arbeiter-Urlaubskarte" (cartes de congés payés des ouvriers) ainsi que des timbres-cotisations avec inscription "Arbeiter-Urlaubsmarke" ; ceux-ci étaient achetés à la poste et collés sur la carte par l’employeur pour un montant de 2% du salaire hebdomadaire ; chaque carte était valable pour 16 semaines de travail ; il existait des vignettes d’une valeur faciale de 15, 30, 45, 55, 65, 80, 90, 110, 135, 165, 210 et 250 pf ;

- lorsque l'ouvrier prenait ses congés payés, les sommes correspondant à la valeur des vignettes étaient reversées par la poste à l'employeur actuel de l’ouvrier ; l'employeur effectuait les retenues légales et remettait le restant au salarié au titre des indemnités de congés payés.

En tant que prestataire de services, la poste percevait une commission de 30 pf par carte, qui était matérialisée par l'apposition d’un timbre-poste à 30 pf sur la carte, en haut à droite ; le chef d’entreprise devait coller ce timbre dans la case prévue à cet effet le jour même où étaient fixés les premiers timbres-cotisations et l'annuler par l’inscription de cette date, à l'encre ou au crayon.

Cette taxe semble modique, mais la poste disposait pendant des mois et sans intérêt des sommes déposées qui devaient atteindre des montants appréciables.


 


Carte de congés établie le 29 mars 1941. Les 30 pf ont été réglés à l’aide de trois timbres du Reich type « Hindenburg » non surchargés. Les timbres ont été annulés par la date manuscrite du 29 mars 1941. Le cachet de l’entreprise « Philipp Holzmann …../ Kreis Bolchen » ne permet pas de la situer exactement, sinon dans l’arrondissement de Boulay, qui d’ailleurs n’existait plus, puisque les allemands l’avait fusionné avec celui de Forbach. Le siège du nouveau « Kreis » étant fixé à Saint-Avold



Sur cette page, douze semaines ont été cotisées. Sur les douze semaines cotisées, dix l’ont été à 45 pf, les deux autres à 30 pf. Deux semaines cotisées à 45 pf ont été matérialisées avec 5 timbres (4 à 10 et 1 à 5 pf).